Paranoid Park
Gus Van Sant, figure iconique du cinéma américain indépendant est passé il y a peu sur les bords du lac pour inaugurer une exposition inédite au musée de l’Elysée. En parallèle, la cinémathèque suisse diffuse durant tous les mois de novembre et décembre une retrospective de ses films. L’occasion rêvée de me replonger dans l’univers de Van Sant et de l’Amérique post-moderne.
C’est ce que j’ai fait, dès vendredi soir dernier, en allant voir To die for avec Nicole Kidman (juste excellente). C’est drôle, je connaissais l’histoire, mais n’avais pas vu le film. Un récit narratif où l’héroïne principale parle directement au spectateur (que l’on pense…), de jeunes acteurs en herbe jouant à la perfection des adolescents disons limités et c’est gentil (Joaquim Phoenix et Casey Affleck dans leur early 20’s, ça aussi j’avais jamais vu!!) et une fin digne des Soprano. Ce film qui critique et caricature une société où l’image est reine, n’a rien perdu de son actualité, internet a juste remplacé les réseaux cathodiques…
To die for
Cette dernière projection m’a vraiment donné envie de voir les films de Gus d’avant les années 2000 car pour ma part je suis de la génération « Elephant ». Après la tuerie de Columbine qui avait fait grand bruit à l’époque et le documentaire de Michael Moore sur le sujet sortait Elephant. Premier saut dans l’univers Van Sant avec ce film esthétique, de très belles images, plusieurs points de vue, une douceur extrême jusqu’à l’indicible. J’ai été marquée. Last Days et Paranoïd Park qui ont suivi ont eu la même résonance.
Elephant
Bref, déjà, prochain objectif, voir les films de ses débuts : Mala Noche, Drugstore Cowboy, My own private Idaho, sans compter les courts métrages… {soupir} quand je pense à tous les films que je voudrais voir, faudrait que je m’enferme des semaines, voire des mois dans une salle obscure.
Au-delà de la rétrospective en cours, il y a l’exposition présentée au musée de l’Elysée. Séquencée en 5 parties, elle retrace le parcours du cinéaste de ses débuts jusqu’à aujourd’hui.
Une première partie Cinepark nous montre combien sa filmographie est hétérogène, des extraits de ses films sont d’ailleurs projetés nous permettant d’en juger sur pièce. La suivante, Photography, présente certaines de ses oeuvres photographiques, d’abord une série de collages/montages réalisés en noir et blanc, des portraits grand format mais aussi des centaines de Polaroïds brut d’acteurs rencontrés lors de casting formant un ensemble assez étonnant où vous reconnaitrez des figures charismatiques d’Hollywood. La partie Music, nous rappelle combien elle est une part importante des films de Van Sant, et l’on ne boudera pas son plaisir en écoutant le clip des Red Hot Chili Peppers Under the bridge (1991, ça se sent quand même…). Enfin Constellation, évoque les influences de l’artiste comme William S. Burroughs tandis que Painting, section plus inattendue, présente les oeuvres graphiques plutôt récentes réalisées par l’artiste…
Et puis après ça, on a de nouveau envie de retourner à la cinémathèque voir les films que l’on ne connait pas, vicious circle…
Ps : A l’attention de la Cinémathèque et de l’Elysée, j’aime beaucoup aussi Larry Clark… pour une prochaine expo
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