Ça commence par une petite mise au point pour les nouveaux, l’association ACT UP qu’est-ce que c’est, quelles sont ses missions, ses actions. Et nous voilà replongés direct au début des années 90 à Paris, où la population gay, mais pas que, subit de plein fouet l’épidémie de sida. Il y a une vraie urgence à mobiliser l’opinion publique et faire bouger les institutions afin que les traitements soient disponibles pour les malades qui à l’époque tombent comme des mouches.
120 BPM, dans son côté documentaire, nous relate cette période où les associations de patients ont commencé à se battre pour faire avancer les choses, où les patients se sont intéressés à leur maladie en devenant experts dans les traitements, dans la mise en place des protocoles et tout ce qui avait trait à la mise à disposition de nouvelles solutions thérapeutiques. Le film nous rappelle aussi la violence de certaines actions d’ACT UP, tout en nous soulignant que, pour beaucoup, il était finalement question de vie ou de mort…
120 BPM, c’est aussi l’histoire de Sean et Nathan, l’un séropositif, l’autre non mais avec une envie de vivre plus vite, plus fort, plus loin. Cette histoire n’aura évidemment pas de « happy ending » mais nous ouvre les yeux sur une communauté gay qui n’a pas envie de renoncer au plaisir malgré cette épée de Damoclès qu’est l’épidémie qui sévit. On s’attache aux personnages, Sean rebelle et fragile à la fois, Nathan plus posé, mais aussi les autres Thibault le président de l’association, Marco et sa mère ou encore Sophie, activiste investie. On les suit dans leur quête de reconnaissance, dans leur quotidien, dans leur maladie.
Si le rythme du film nous entraine et nous stimule, j’ai été pour ma part moins sensible aux séquences musicales répétées ralenties avec effets de lumière ou encore la séquence très, trop esthétique? de la Seine rouge…
Au final, ce film arrive à point car si on en parle moins du sida aujourd’hui, c’est tout de même 6000 contaminations/an en France, et en Suisse près de 25 000 personnes se sachant contaminées. Alors certes, les traitements sont de plus en plus efficaces avec la possibilité d’avoir une charge virale indétectable néanmoins une bonne information / prévention / protection n’a jamais fait de mal avec des campagnes comme celle à l’époque toute simple du préservatif à 1F (français).
Un Grand Prix à Cannes mérité et encore à l’affiche au Pathé Galerie à Lausanne…
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